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Belga, agence de presse

Les membres de la plateforme de médias sociaux Vitae demandent des éclaircissements sur l'enquête judiciaire

Bruxelles, le 19 juin 2024


Trois ans après la mise hors ligne de la plateforme de médias sociaux Vitae.co sur ordre d'un juge d'instruction belge, un groupe d'anciens membres de la plateforme se pose de nombreuses questions sur l'enquête judiciaire.

Selon le parquet fédéral, une arnaque de type « fraude à la Ponzi et à la pyramide » se cachait derrière la plateforme et la crypto-monnaie associée, mais les membres réunis au sein de l'organisation Wearevitae n'y croient pas.

Vitae se présentait à l'époque comme une nouvelle plateforme de médias sociaux basée sur la technologie blockchain, mais qui, selon l'ancien journaliste et porte-parole de Wearevitae Erik Bruyland, se distinguait dans plusieurs domaines des médias sociaux existants : « C'était une alternative européenne aux grandes plateformes américaines et chinoises, qui ne vendait pas les données personnelles des utilisateurs, sans publicité et avec un mécanisme de récompenses attractif."

Tout cela a disparu lorsque la plateforme a été mise hors ligne le 22 juin 2021, au grand désarroi des 20 000 membres de Wearevitae.

"Cela fait des années que nous demandons des éclaircissements au tribunal", poursuit Bruyland. "Certains prétendent que Vitae était un système pyramidal, mais aucune preuve n'a encore été fournie. En cas de falsification, tout cela serait reflété dans le code source de la plateforme Vitae, mais trois ans plus tard, cela n'a toujours pas été analysé."

Les membres de Wearevitae trouvent également remarquable que ni l'Autorité belge des services et marchés financiers (FSMA), ni son homologue américaine, la US Securities and Exchange Commission, ou le régulateur financier suisse FINMA, ont jugé nécessaire de prendre des mesures contre Vitae.

"En fin de compte, nous pensons que la justice belge avait cru avoir découvert ici une fraude internationale majeure, mais est arrivée à la conclusion qu'elle s'était terriblement trompée et laisse maintenant l'affaire mourir tranquillement", conclut Erik Bruyland.


Leden sociaal mediaplatform Vitae vragen duidelijkheid over gerechtelijk onderzoek (msn.com)

Des victimes belges d’une arnaque affrontent la justice belge

(Cet article a été publié sur le site du quotidien belge, LE SOIR.be / François Remy / 21 Novembre 2023)


https://be-crypto.lesoir.be/2023/11/21/des-victimes-belges-dune-arnaque-affrontent-la-justice-belge/



Les membres du réseau crypto Vitae se débattent inlassablement depuis deux ans avec l’État belge. Ils nourrissent encore l’espoir de recouvrer actifs numériques « abusivement gelés par les autorités ».

De récents événements ont de nouveau éprouvé la patience des « Vitaers », ces milliers de membres du réseau social Vitae qui promettait la prospérité pour toute l’humanité mais qui a été inopinément stoppé par la justice belge en juin 2021.


Pour mémoire, la police judiciaire fédérale avait à l’époque, avec l’aide d’Europol, bloqué l’accès à la plateforme Vitae.co et au site Vitaetoken.io, saisissant plus de 2,6 millions d’euros en cash, cryptos et véhicules de luxe. Les autorités estimaient alors démanteler une organisation criminelle internationale cachée derrière une société anonyme installée dans la « Crypto Valley » en Suisse mais chapeautée en réalité depuis Anvers. Depuis ce coup de filet, plus aucune nouvelle quant au déroulement de l’instruction, silence radio du parquet fédéral et pas l’ombre d’un procès.


Particularité de cette affaire, la majorité des utilisateurs de Vitae ne se considèrent pas victimes d’une arnaque crypto mondiale mais affirment avoir été dépouillés par l’État belge. Privés de leurs comptes, et par la même occasion de leurs avoirs numériques, ils ont assisté, impuissants, à l’effondrement du cours du token VITAE qui, avant l’intervention des autorités, rémunérait les partages, likes et autres interactions des 223.000 membres de la plateforme encore en test.


Dossier inhabituel : victimes inconscientes ou jugements iniques ?


Quelque 20.000 personnes issues de cette communauté mondiale avaient immédiatement initié la contestation. Les Vitaers avaient soumis leur argumentaire au cabinet d’avocats Elegis afin d’en confirmer la validité juridique. Un avocat d’Elegis spécialisé en droit pénal financier avait dès lors attaqué les autorités belges, demandant la levée de l’instruction et citant l’État à comparaître pour exiger la réouverture du réseau Vitae et le déblocage des portefeuilles cryptos. Mais surtout pour réclamer l’indemnisation de ses clients, les présentant victimes de fait d’une procédure judiciaire inique.

Une série de décisions de justice se sont soldées en 2022 par le refus en bloc des diverses requêtes. Refus contre lequel l’avocat a interjeté appel. En février dernier, la Cour d’appel d’Anvers a adopté la même attitude, refusant la remise en ligne de la plateforme car, en substance, le risque d’activités criminelles demeure trop important que pour être toléré. Les Vitaers n’abandonnent certainement pas l’affaire. L’équipe juridique continue de s’impliquer dans le dossier pénal, prête à entreprendre d’autres actions stratégiques en temps utile dans ce dossier étonnant.


Dans cette mystérieuse arnaque Vitae sont apparus une patronne avocate bancaire, prétendument diplômée d’Harvard et ancienne directrice juridique chez Credit Suisse, un directeur technique spécialiste de l’IT passé par les cabinets ministériels, des dizaines de milliers de personnes se mobilisant contre la justice belge. Si Vitae constituait bel et bien une fraude pyramidale, les autorités belges auraient dès lors laissé des victimes s’y joindre pendant qu’une enquête était menée. Si le réseau crypto ne reposait pas sur un système de Ponzi, le gel des actifs ne reposerait pas sur des fondements légaux…


Contribution financière nécessaire


Le flou judiciaire persiste. Contactés par nos soins, ni l’avocat de personnes se considérant vraiment lésées en Belgique ni l’avocat des « Vitaers », parmi lesquels quelque 350 résidents belges, n’ont encore apporté de compléments d’information. Surtout qu’il semblerait qu’aucune plainte n’ait été déposée contre cette plateforme jusqu’alors active dans des dizaines de pays. « Nous n’avons connaissance d’aucune preuve à conviction opposable aux fondateurs de Vitae. Cette plateforme est un concept unique de média social alternatif, défendant la liberté d’expression, protégeant les données personnelles, sans publicité mais surtout avec un modèle de rémunération original pour ses participants. Conséquence de la fermeture de Vitae, des milliers de personnes ont perdu leurs revenus et les actions humanitaires aux Philippines, au Vietnam et au Vénézuela ont été brutalement arrêtées », fait valoir anonymement un Vitaer.


Sans compter que si les litiges prennent du temps, les procédures requièrent évidemment de l’argent. Frais de justice, honoraires d’avocat, heures de travail préparatoire, l’entreprise paraît aussi laborieuse que coûteuse. À ce sujet, Be-Crypto a constaté la création en juin d’une association anversoise sans but lucratif répondant au nom sans équivoque de « Justice for the Vitae members » (ou pour les intimes « JuViMe »).


La structure s’est donné pour principal objet social le crowdfunding, la collecte de fonds en Belgique et à l’étranger, pour financer l’action collective en justice contre… les autorités judiciaires belges. Un objectif que JuViMe assure poursuivre « par tous les moyens », comme le stipule l’acte de constitution, à savoir engager toutes les initiatives judiciaires nécessaires devant les cours et tribunaux belges et étrangers pour « récupérer les dommages subis par les membres ».


Le paradoxe de l’injustice


Plus récemment, sous l’impulsion d’un ancien employé de Vitae AG se retournant contre la direction pour salaires impayés, l’entreprise basée en Suisse s’est retrouvée en procédure de faillite. Ironie du sort, le curateur se retrouve dans l’incapacité d’accéder aux actifs puisqu’ils ont été saisis dans le cadre de l’enquête. « Chaque obstacle rencontré ne fait qu’enflammer notre passion de découvrir la vérité », a déclaré l’entreprise par voie de communiqué, osant la comparaison entre ses déboires judiciaires et « la lutte intemporelle de David contre Goliath », tout en remerciant sa communauté pour son soutien indéfectible.


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